Cinéma

 Avatar continue sur sa lancée. Avec plus de 7,7 millions de spectateurs en 3 semaines, il représentait 43% de part de marché la semaine dernière ! En d'autres termes, tout le monde va voir Avatar, ce qui ne laisse plus beaucoup de spectateurs pour les autres films... c'est ce qu'on appelle la dure loi du marché. Il n'est donc pas étonnant d'apprendre que certains en profitent, jusqu'à mettre en place des pratiques honteuses! 

 En effet, j'ai appris que le réseau de salles de cinéma CGR (très présent notamment en Province), fait un "entracte" lorsqu'il projette Avatar, au bout d'environ 2 heures de film (juste avant la bataille finale). 

 Je ne pense pas que James Cameron accepterait cela facilement... et nous non plus! Une salle de cinéma est censée passer une oeuvre cinématographique dans les meilleures conditions puisqu'elle est le lieu privilégié de l'accomplissement du film. Si la télévision se permet d'entrecouper les films de publicité pour accroître ses revenus, la salle respecte le film en tant qu'oeuvre et n'est pas censée se permettre d'en changer le moindre détail. D'autant plus que l'endroit de la coupure, étant faite à l'insu du réalisateur, a donc été décidée de manière aléatoire (plus ou moins logique...) par des gens qui n'ont aucun droit créatif sur le film. 

 Pourquoi imposer un entracte? L'argument officiel est de permettre une pause pipi. Mais, entre les toilettes et la salle, quelle n'est pas notre surprise quand on nous dit que l'espace confiserie est pris d'assaut. Forcément, on a toujours un peu soif ou un peu faim au bout de 2 heures de film. Alors, tous ceux qui ont pris des pop-corn avant le film ont soif, et les autres ont faim. 

 Il est affligeant et déprimant d'être de plus en plus confronté à des situations qui placent le film en tant que pur objet de consommation, appelant lui-même à d'autres produits de consommation. Ce qui est d'autant plus rageant dans cette histoire, c'est que les spectateurs ne se plaignent pas. Ils ne se posent pas de questions et se laissent imposer des lois de marchés n'obéissant qu'à des critères de rentabilité. Dans ce genre de situation, il est important que le spectateur réagisse! Sa place est primordiale dans la salle de cinéma. Sans lui, la salle ne peut pas exister ; sans lui, le film n'existe pas pleinement. Il est important que chacun fasse attention à ce qu'il se passe dans une salle, à la manière dont on lui propose le film, etc. Il n'est pas normal d'accepter sans broncher des pratiques dénuée de tout intérêt cinématographique et mettant en péril la qualité de diffusion des films.